La vision d'un démographe sur la banlieue
France Culture / Les Chemins de la Connaissance / La crise des banlieues et les sciences sociales - [3/5] : Le regard du démographe
Sans prétendre avoir les outils pour analyser complètement ou pour porter solutions aux problèmes des banlieues, Hervé Le Bras passe au "kärcher" des statistiques quelques idées reçues.
On pourrait critiquer dans son approche le peu de place laissée à la composante 'discrimination basée sur l'origine', même s'il est probablement vrai que le ressenti des victimes amplifie la réalité.
Voir aussi : la Mission commune d'information sur les banlieues sur le site du Sénat.
Sans prétendre avoir les outils pour analyser complètement ou pour porter solutions aux problèmes des banlieues, Hervé Le Bras passe au "kärcher" des statistiques quelques idées reçues.
On pourrait critiquer dans son approche le peu de place laissée à la composante 'discrimination basée sur l'origine', même s'il est probablement vrai que le ressenti des victimes amplifie la réalité.
Voir aussi : la Mission commune d'information sur les banlieues sur le site du Sénat.
1. L'idée selon laquelle les familles immigrées dans les banlieues sont destructurées est à revoir : les familles mono-parentales sont plus rares dans les milieux d'origine étrangère que dans les milieux non-immigrés de milieu social équivalent.
2. La tendance hypergamique du mariage des femmes en France implique un manque de femmes pour les milieux populaire (hypergamique = le fait de prendre mari dans un milieu égal ou supérieur au sien). Cette hypogamie des hommes de milieux modestes, très durement resentie, s'explique sans qu'il soit ici d'invoquer une quelconque discrimination basée sur l'origine.
3. L'appartenance à un milieu familial d'ouvriers non-spécialisés conduit statistiquement à un chômage plus important. Il en est de même pour l'appartenance à une famille nombreuse, cas plus fréquent dans les familles d'immigrés.
4. La probabilité pour une fils d'ouvrier dans une famille d'origine étrangère de devenir cadre est strictement également à la probabilité pour un fils d'ouvrier de devenir cadre. Elle est évidemment très inférieure à la probabilité d'un fils de cadre de devenir cadre.
5. D'après Hervé Le Bras, les handicaps des banlieues étant plus d'origine sociale qu'ethnique ou religieuses, il convient de ne pas faire intervenir l'origine ou la religion dans la mise en place d'une discrimination positive.
6. Dans les familles d'origine étrangère, la croyance en la méritocratie est statistiquement plus forte. Cela implique que le grippage de l'école en tant qu'assenseur social, problème qui se pose à tous, soit ici plus durement ressenti. Cela n'est pas révélateur d'un échec de l'intégration.
7. La dramatisation des mauvaises actions des jeunes de banlieue est un travers récurrent qui trouve son origine au 19ème siècle dans la peur de l'élite vis à vis du monde ouvrier.
En conclusion, Hervé Le bras déduit que les problèmes des banlieues sont plus déterminés par des facteurs liés au milieu social que par l'appartenance à une culture ou une religion donnée.
2. La tendance hypergamique du mariage des femmes en France implique un manque de femmes pour les milieux populaire (hypergamique = le fait de prendre mari dans un milieu égal ou supérieur au sien). Cette hypogamie des hommes de milieux modestes, très durement resentie, s'explique sans qu'il soit ici d'invoquer une quelconque discrimination basée sur l'origine.
3. L'appartenance à un milieu familial d'ouvriers non-spécialisés conduit statistiquement à un chômage plus important. Il en est de même pour l'appartenance à une famille nombreuse, cas plus fréquent dans les familles d'immigrés.
4. La probabilité pour une fils d'ouvrier dans une famille d'origine étrangère de devenir cadre est strictement également à la probabilité pour un fils d'ouvrier de devenir cadre. Elle est évidemment très inférieure à la probabilité d'un fils de cadre de devenir cadre.
5. D'après Hervé Le Bras, les handicaps des banlieues étant plus d'origine sociale qu'ethnique ou religieuses, il convient de ne pas faire intervenir l'origine ou la religion dans la mise en place d'une discrimination positive.
6. Dans les familles d'origine étrangère, la croyance en la méritocratie est statistiquement plus forte. Cela implique que le grippage de l'école en tant qu'assenseur social, problème qui se pose à tous, soit ici plus durement ressenti. Cela n'est pas révélateur d'un échec de l'intégration.
7. La dramatisation des mauvaises actions des jeunes de banlieue est un travers récurrent qui trouve son origine au 19ème siècle dans la peur de l'élite vis à vis du monde ouvrier.
En conclusion, Hervé Le bras déduit que les problèmes des banlieues sont plus déterminés par des facteurs liés au milieu social que par l'appartenance à une culture ou une religion donnée.
Rétroliens
Laurence et Sébastien Dubourg sur : L'art de faire parler les statistiques
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Exemple tiré de la chronique d'Hervé Le Bras dans la Recherche (Juin 2006). Je ne fais pas exactement les mêmes interprétations que dans l'article, qui me semble contenir une erreur logique.
L'Insee donne les statistiques suivantes :
Familles selon
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