Limbes, Wikipedia et Dieu
Un article du Monde explique que l'Église catholique vient de renoncer au concept de "limbes", cet espace entre l'enfer et le paradis où sont supposées aller les âmes des enfants morts sans baptême. Un enfant mort en bas-âge est certes innocent mais il porte cependant le poids de péché originel et ne peut en conséquence être accepté au paradis.
Cette notion est due à Saint Thomas d'Aquin (contrairement à ce que prétend l'article du Monde qui l'attribue à Saint Augustin). Elle répond à Saint Augustin qui pensait que les enfants morts sans baptême allaient en enfer. Alors comment comprendre ce revirement de l'Église ? Jusqu'où va aller ce travail de déconstruction des concepts qui à déjà entamé (pour certains croyants en tout cas) la genèse, l'historicité de l'ancien testament et plus marginalement celui du nouveau ? A force d'abandon, la religion chrétienne devra-t-elle une jour rejoindre celle de l'ancienne Egypte ou celle de la Grèce antique dans le panthéon des religions aux quelles plus personne ne croit ?
Pour désamorcer ce type de critique, l'article de Wikipedia utilise une méthode particulièrement dangereuse, mais traditionnelle chez les chrétiens, d'une tradition qui part de l'occultation des frères et soeurs de Jésus pour arriver dernièrement avec Benoit XVI, à l'intégration de la philosophie des Lumières dans l'héritage de la chrétienneté. Cette méthode, c'est la ré-écriture de l'histoire.
Cette notion est due à Saint Thomas d'Aquin (contrairement à ce que prétend l'article du Monde qui l'attribue à Saint Augustin). Elle répond à Saint Augustin qui pensait que les enfants morts sans baptême allaient en enfer. Alors comment comprendre ce revirement de l'Église ? Jusqu'où va aller ce travail de déconstruction des concepts qui à déjà entamé (pour certains croyants en tout cas) la genèse, l'historicité de l'ancien testament et plus marginalement celui du nouveau ? A force d'abandon, la religion chrétienne devra-t-elle une jour rejoindre celle de l'ancienne Egypte ou celle de la Grèce antique dans le panthéon des religions aux quelles plus personne ne croit ?
Pour désamorcer ce type de critique, l'article de Wikipedia utilise une méthode particulièrement dangereuse, mais traditionnelle chez les chrétiens, d'une tradition qui part de l'occultation des frères et soeurs de Jésus pour arriver dernièrement avec Benoit XVI, à l'intégration de la philosophie des Lumières dans l'héritage de la chrétienneté. Cette méthode, c'est la ré-écriture de l'histoire.
L'article commence par faire un distingo artificiel entre les "limbes des patriarches" et celles des enfants. Reconnaissant la présence dans les textes des premières, il affirme que les dernières n'ont en revanche jamais fait partie du dogme catholique. Il semble considérer que les limbes tiennent du folklore populaire et que la décision du Vatican ne fait que préciser une vérité présente de tout temps dans le catholicisme.
Dans mon enfance, il y a une trentaine d'années, il était pourtant clair, que cette notion de limbes était le principal argument au baptême des enfants. Pourquoi en effet baptiser des enfants non encore doués de conscience et ne pas attendre, comme le préconisent les anabaptistes, qu'il soient en âge de choisir et de croire ?
Les limbes un mythe populaire ? Telle n'est pas non plus l'avis de l' Abbé G. de Tanoüarn, de l'Institut du Bon Pasteur, une société religieuse qui est attachée au rite traditionnel. Dans un de ses articles intitulé Pour défendre les limbes, non seulement il considère la notion de limbes comme un concept dogmatique, mais il présent que sa remise en cause pourrait conduire à l'affaiblissement d'autres concepts fondamentaux et in fine à l'acceptation d'une idée d'un salut universel, qu'il juge contraire aux principes catholiques.
Ces dernières années, archéologues, historien et exégètes dégagent peu à peu les religions du dogmatisme et nous livrent un tableau passionnant. Les religions judéo-chrétiennes ont, en effetn connu une histoire complexe où différents groupes et idées se sont opposés ou succédés (voir à ce sujet mon post sur Josias). Il serait regrettable que, dans ce contexte intellectuellement excitant, l'église n'arrive à se moderniser qu'en niant son passé.
Dans mon enfance, il y a une trentaine d'années, il était pourtant clair, que cette notion de limbes était le principal argument au baptême des enfants. Pourquoi en effet baptiser des enfants non encore doués de conscience et ne pas attendre, comme le préconisent les anabaptistes, qu'il soient en âge de choisir et de croire ?
Les limbes un mythe populaire ? Telle n'est pas non plus l'avis de l' Abbé G. de Tanoüarn, de l'Institut du Bon Pasteur, une société religieuse qui est attachée au rite traditionnel. Dans un de ses articles intitulé Pour défendre les limbes, non seulement il considère la notion de limbes comme un concept dogmatique, mais il présent que sa remise en cause pourrait conduire à l'affaiblissement d'autres concepts fondamentaux et in fine à l'acceptation d'une idée d'un salut universel, qu'il juge contraire aux principes catholiques.
Ces dernières années, archéologues, historien et exégètes dégagent peu à peu les religions du dogmatisme et nous livrent un tableau passionnant. Les religions judéo-chrétiennes ont, en effetn connu une histoire complexe où différents groupes et idées se sont opposés ou succédés (voir à ce sujet mon post sur Josias). Il serait regrettable que, dans ce contexte intellectuellement excitant, l'église n'arrive à se moderniser qu'en niant son passé.
Commentaires
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thbz sur :
Le document de la Commission théologique est un petit chef d'oeuvre de réinterprétation. Il ne renie pas les dogmes exprimés par des papes ou des conciles, mais réussit à enfoncer un coin entre les interstices des concepts afin de rendre facultative la notion de limbes. A présent, j'attends qu'ils se prononcent sur le sexe des anges...
Sébastien sur :
Depuis des siècles, les millions de parents d'enfants morts avant le baptême et plongés dans l'angoisse par les enseignements religieux méritaient mieux que cela.
J'aurais espéré un mot (d'excuse, de repenti ou simplement de compassion) pour eux de la part de l'Eglise.
Merci en tout cas d'avoir grandement améliorer la qualité de l'article Wikipédia.